Quand je serai grand, je ferai Pif ! est un projet de livre, moitié souvenirs, moitié bandes dessinées, autour des personnages de Cabrero Arnal, Pif, Hercule, Placid et Muzo, c’est l’histoire d’une longue amitié. Voici quelques pages de la maquette. Cliquer sur les images, un grand écran vous permettra de les voir en taille plus conséquente et lire le texte.
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Ce que je me souviens, ce sont les histoires joyeuses et colorées de Pif et de sa famille, de Placid et Muzo, de la Pension Radicelle et aussi les fantastiques aventures du petit fantôme, Arthur. Je dévorais tout ça du regard, en effet, je n’avais pas encore appris à lire, mais m’immerger si tôt dans cet illustré au format aussi grand que moi, m’ouvrira un amour pour l’image sous toutes ses formes.
arapu-illustre from Mircea Arapu on Vimeo.
nouveau bonus du film « Pif, l'envers du gadget » de Guillaume Podrovnik
à regarder sur ARTE, le 31 janvier à 22h 20
nouveau bonus du film « Pif, l'envers du gadget » de Guillaume Podrovnik
à regarder sur ARTE, le 31 janvier à 22h 20
La passion pour ces amis imaginaires et leurs aventures était devenue si forte que j’envisageais déjà de les rejoindre. Je devais avoir quatre ans quand j’ai organisé une première tentative. J’ai prémédité mon coup. Dans la maison, j’ai repéré une petite valise
de la taille d’un attaché-case. Après y avoir rangé l’essentiel, un oreiller et comme le célèbre Linus (des Peanuts), une couverture*, je me suis paré de mes plus beaux attributs, mon beau costume pour « les-dimanches-et-jours-de-fête », un très beau costume marron** en velours rayé, un deux-pièces : veste et pantalons courts. J’étais tout fier dedans, ça me changeait des vêtements de « bébé » habituels que je portais. Il était pour moi entendu que les amis que je voulais rencontrer se trouvaient quelque part à Paris. Et Paris, dans mon esprit, était un endroit suffisamment éloigné, où l’on se rendait forcément en train. Pour prendre le train, c’était connu, je devais aller à la grande gare, la Gare du Nord de Bucarest. Et pour parvenir à cette fameuse gare, il y avait un moyen fiable, c’était la ligne de bus numéro 33 (comme chez le médecin). Ce bus se trouvait, je le savais, au coin de ma rue, limite de mon univers connu et exploré. Cela ne m’a nullement empêché de partir d’un pas joyeux, en sifflotant peut-être, jusqu’à l’arrêt du bus. Heureusement pour moi et aussi, je l’espère, pour le plaisir que vous pouvez éprouver aujourd’hui à me lire, une autre tante, car j’en comptais beaucoup plus quand j’étais gamin, m’aperçût traînant mon bagage et me ramena gentiment à mon domicile.
Cette drôle d’histoire, somme toute avec une belle fin, ma toute première aventure dans le monde de la bande dessinée, une bonne dizaine d’années plus tard, me faisait obtenir une excellente note en français, pour une composition libre sur le thème, un peu bateau je vous l’accorde, du plus beau jour de ma vie. Mais ce qui est encore plus épatant, c’est que vingt ans plus tard, je me rendais à la rédaction de Pif Gadget, pour trouver du travail.
in « Quand je serai grand, je ferai Pif ! » - 2012
* : Pour les petits malins qui auraient relevé la différence dans le film, pour moi, en été, drap et couverture étaient la même chose.
** : Finalement, il me semble qu'il était bleu mon costume !
Plus tard, je portais un costume en velours rayé marron, pour arriver à Paris. Voilà, c'est précis !